Mauvaises herbes, série de gravures réalisées entre juillet 2018 et mai 2019
Mauvaises herbes est une série de gravures colorées, conçue comme un témoignage de l’existence d’une nature en marge, libre, gratuite et non-normalisée qui s’ancre de manière singulière dans chaque terroir. Ici, l’artiste a travaillé sur le territoire toulousain, proche des Pyrénées. Compilant de nombreuses recherches graphiques et photographiques réalisées in-situ, elle a ensuite créé ces gravures imprimées à la main, dans un nombre limité d’exemplaires, dans son atelier près de Toulouse.
Construite comme un catalogue végétal in-situ, la série Mauvaises Herbes interroge la végétation, sa force vive, son développement et sa fertilité, ancrée dans chaque milieu. Abordant ce thème de manière pionnière, l'artiste travaille la gravure en couleurs, pour capter au mieux la «chroma-flore» puisée en immersion au cœur d’une richesse locale singulière. Chaque nouveau pays-age exploré amène un nouveau témoignage sous forme d’une série de gravures. Cette récolte visuelle est construite en pied-de-nez à celui produit par le catalogue du GNIS (Groupement national interprofessionnel des semences), ou toute autre organisation qui norme nos territoires pour les façonner et les contrôler.
La gravure en technique directe (pointe sèche, manière noire, taille d’épargne) retranscrit parfaitement l’énergie du geste de l’artiste. En contact avec la matière brute de la plaque (cuivre, plexiglass ou bois), elle fait apparaître la végétation à la surface de la plaque, en écho à la lutte acharnée que met en œuvre une plante pour pouvoir percer le sol et pousser dans son milieu. Le travail de dessin dans le format suggère un processus de création en mimétisme avec la création végétale sauvage libre: des plaques morcelées, quasi-vides ou au contraire très denses, voire re-gravées en superposition. Les sujets sont déclinés en série où chaque image répond à l’autre dans une chronologie narrative non linéaire. Comme un cycle, chaque image en amène une autre, rappelant que la vie a organisé un système où tout ce qui meurt génère de la vie.
En permettant l’existence concrète et pérenne de ces visions végétales, l’artiste nous transmet son patrimoine végétal qu’elle aura, à la manière d’un paysan, bonifié et valorisé. Révéler leur existence permet de questionner l’agro-immunité propre à cette région. Cela soulève aussi la notion d’identité végétale régionale et interroge plus largement les limites géographique d’un territoire/d’un format et la liberté d’y exister dans un désordre libre
Les gravures sont disponibles à la vente ici : BOUTIQUE
par ordre d’apparition ci-dessus : Saint-sylvestres en stock, manière noire / Hêtre mort, pointe sèche et burin / Gratte-cul, pointe sèche / La réserve, aquatinte / Percée d’or, pointe sèche / Nuit d’été, pointe sèche / Herbes sèches, pointe sèche / Arbre de Noé, taille d’épargne